Billet de saison

Les deux côtés de la médaille de l'incident Flames-Canucks

Comme moi, vous avez probablement été témoins des incidents survenus plus tôt cette semaine, lors d’un match opposant les Flames de Calgary aux Canucks de Vancouver. Dès la mise en jeu initiale, les joueurs des deux équipes ont tous jeté les gants pour se livrer à une mêlée générale. Puis, au premier entracte, l’entraîneur des Canucks, John Tortorella, a tenté d’entrer dans le vestiaire des Flames pour s’en prendre aux joueurs et à leur entraîneur, Bob Hartley.

Mes coéquipiers de l’Avalanche et moi étions dans l’autobus, nous venions de terminer notre match, quand nous avons regardé les images sur nos téléphones. Ce genre d’événement fait toujours beaucoup jaser, et celui-ci n’a pas fait exception. 

Les opinions étaient pas mal partagées au sein de notre équipe. D’un côté, certains trouvaient que ça n’avait pas sa place au hockey. D’autres estimaient que ces bagarres font partie du jeu. Pour ma part, mon premier réflexe fut de me dire : ça brasse !

J’ai cependant une opinion qui se situe quelque part entre ces deux points de vue. Il est certain que lorsqu’on voit des combats comme ceux-ci, qui sont déjà organisés d’avance, c’est pour le moins ordinaire. Chose certaine, ça fait un peu moins professionnel. En même temps, je me dis que ces choses font partie du jeu et que le hockey a toujours été un sport émotif.

Une limite à respecter

Cela dit, quand j’ai vu que John Tortorella avait tenté d’entrer dans le vestiaire adverse, je me suis dit qu’il avait dépassé les bornes. Qu’il se fâche derrière le banc, c’est une chose. Ton entraîneur veut gagner et il y aura parfois des flammèches. Il y a cependant une limite à respecter. On l’a vu avec la suspension que la Ligue lui a imposée.

Du côté des Flames, peut-être que Bob Hartley a voulu essayer quelque chose en envoyant tous ses durs à cuire sur la glace en même temps. On ne le saura jamais.

Je n’ai jamais vécu une situation similaire personnellement, mais je me souviens d’un match à l’époque où j’évoluais pour les Penguins de Pittsburgh, en 2011, lors duquel notre gardien, Brent Johnson, avait fracturé la mâchoire de son vis-à-vis Rick DiPietro, des Islanders de New York, pendant un combat. Il s’agissait cependant d’un combat spontané, qui n’avait pas été prémédité comme à Vancouver.

Bien sûr, les incidents comme celui entre les Flames et les Canucks nous ramènent toujours au débat sur l’abolition des bagarres dans la LNH. Je serai toujours le premier à défendre mon sport. Je le répète, elles font partie du jeu.

Après tout, il n’y a pas qu’au hockey que l’on peut assister à des mêlées générales. C’est le cas au baseball, notamment. Est-ce qu’on a entendu quelqu’un demander l’abolition des bagarres générales au baseball ?

- Propos recueillis par Jean-Philippe Arcand

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